Aaah le nord, on y est si bien. Enfin, sur les cartes postales que vous recevez! En vrai, dans la réalité pure et dure, les choses ont été un peu différentes aujourd'hui!
Oslo, 4h43, il fait jour et mes yeux se réveillent. Oups, un peu tôt quand même. Décidément, cette lueur presque constante, je ne m'y fais pas encore.
Le sentiment de départ est quand même à chaque fois difficile. J'ai toujours un drôle de sentiment, comme une sorte de rupture lorsque je sais que je dois reprendre la route. Même quand je n'ai pas croisé ou été chez quelqu'un. Cette nuit j'avais la chambre de l'auberge pour moi tout seul! Pas de ronfleurs!
Grand départ et là, surprise, je trouve mon chemin immédiatement! La piste cyclable m'amène tout droit sans détour à la prochaine petite bourgade: Gjelleråsen, à quelques 10km d'Oslo. Là je dois prendre à gauche et commencer à entrer dans les terres norvégienne. Enfin!
La suite est belle, il fait grand soleil, de jolis nuages flottent au dessus de moi, idéal pour de belles images. Ce que je ne manque pas de faire. Aux alentours de 10h, je décide de prendre un petit café dans une station service qui borde la route et à peine installé qu'une averse s'abat sur mon vélo! Ni vu ni connu, il a commencé à pleuvoir.. Du coup je décide d'attendre un peu plus pour voir si cela va passer. Aussitôt dit, aussitôt fait! Je peux reprendre la route, complètement sec.
Entre la vallée, le paysage est superbe. Il me fait penser à pleins de paysages que je connais mais sans pour autant être complètement pareil. Les odeurs ressemblent à celles que l'on peut croiser lorsqu'on fait une randonnée dans les alpes, avec le soleil qui parfume le bitume en plus. Le tout mélangé à des copeaux de bois fraîchement coupés donnent un cocktail vraiment agréable. Et tout est propre, incroyable. Pas un détritus, pas une cannette, rien! Ce pays me plait de plus en plus!
Arrivé à la petite bourgade de Grua, les choses vont changer. Je me dirige droit sur de puissants nuages menaçants, le vent s'est levé, signe d'orage certain! Et je ne me suis pas trompé, je me retrouve trempé en quelques minutes! Je continue quand même car je remarque que cela ne dure pas très longtemps la plupart du temps.
Bon cette fois, ca a duré un peu plus longtemps. En plus, je ne pouvais pas suivre la piste cyclable, la route est en constructions et travaux divers sur bien 5-7km. Autant vous dire que cela n'a pas été une partie de plaisir. Gilet jaune fluo et lampe derrière le vélo de mise! Je navigue à côté des camions, sous la pluie battante. Cette route me parait interminable!
Enfin je m'en sors! Je peux bifurquer à droite et reprendre la piste cyclable! Et là, mes amis, la route tourne encore une fois à droite et une pente digne d'un col suisse se dresse devant moi. Pas de panneaux pour indiquer la pente mais nettement au dessus de 12%, je peux vous l'assurer! Commence alors une ascension qui va durer des heures. Car la montée ne va pas s'arrêter là. Il va y en avoir pour environ 20km de cette jolie montée! Mon corps souffre.
Pour la première fois, j'ai le sentiment que le corps ne peut plus! Impressionnante nouvelle situation pour moi. Comme le fameux mur au marathon? Peut-être bien. Aussi, après avoir fais une pause de trois jours sans vraiment rouler, le choc est sûrement plus intense que je ne l'imaginais. Pfiou rude ces kils. La route aussi a changée. Je suis maintenant sur un chemin de gravier/boue/sable. Avec par moment des moutons qui me barrent presque le passage. Amusante rencontre!
Ce n'est qu'aux alentours de 19h que j'arrive enfin dans la petite ville de Gjøvik. Ce soir repos bien mérité! Demain est un autre jour que j'espère plus tranquille quand même!
